- SANUSI (AS-)
- SANUSI (AS-)SAN 樓S 壟 MU ムAMMAD IBN ‘AL 稜 AS- (1787-1859)Fondateur du mouvement politico-religieux qui porte son nom, as-San s 稜 (Mu ムammad ibn ‘Al 稜 as-San s 稜 al-Kha b 稜 al-Idr 稜s 稜 al- ネasan 稜) naquit à al-W si レa, près de Mostaganem (Algérie), dans une famille qui disait descendre de ‘Al 稜 ibn Ab 稜 ヘ lib, cousin et gendre du Prophète. Pourvu d’une formation religieuse déjà poussée et devenu adepte de la confrérie ad-Darq wiyya, il partit en 1803 environ pour Fès en vue de faire ses études à la célèbre université al-Qarawiyy 稜n. Il y développa et approfondit ses connaissances juridiques, notamment sous l’influence de la doctrine m likite; mais il entra aussi en contact étroit avec les mouvements mystiques et les confréries dont Fès était un centre important. Autorisé à enseigner à l’université, il entreprit la diffusion de son message réformiste; puis il quitta Fès en 1819 pour un voyage qui le conduisit au Caire, à travers le sud du Maghreb. Au cours de ce voyage, il multiplia les contacts avec les différentes confréries religieuses. As-San s 稜 suivit quelques cours à l’université al-Azhar du Caire et se mit à y enseigner, mais il entra bientôt en conflit avec ses collègues, notamment les plus influents, al- ネnayyish et al-B l q 稜.Déçu par la pauvreté intellectuelle et mystique du Caire, sceptique vis-à-vis du réformisme modernisant du vice-roi Mu ムammad ‘Al 稜, il se rendit en 1825 à La Mecque où, malgré la défaite infligée aux Wahh bites par Ibr h 稜m pacha et en dépit de la domination égyptienne, l’influence intégriste de ceux-là demeurait vive en certains milieux. Durant son long séjour à La Mecque, San s 稜 se lia d’amitié avec le salafite A ムmad ibn Idr 稜s al-F s 稜 (1759-1837), fondateur de la confrérie des Q diriyya-Idr 稜siyya, et devint le disciple le plus proche de ce dernier, savant juriste et mystique réputé. C’est à La Mecque que San s 稜 fonda, en 1837 environ, sa première z wiya avec des Libyens, des ネidj zites et des Soudanais. L’ordre était alors purement mystique, se fondant sur l’ascèse, la prière et les études religieuses; mais bientôt il devint un mouvement militant, le fondateur invitant ses disciples à franchir les murs de la z wiya et à se lancer dans l’action. Lui-même quitta La Mecque en 1841-1842 pour s’installer à Barqa (Cyrénaïque), où ses disciples avaient jeté les fondations de la première z wiya de l’ordre hors des frontières du ネidj z, az-Z wiya al-Umm (la z wiya mère). De Barqa, San s 稜, six ans après, vint de nouveau à La Mecque à l’occasion du grand pèlerinage annuel et y remporta, avec son mouvement, un grand succès. Tout en ménageant le pouvoir ottoman, il dénonçait la faiblesse de celui-ci et son impuissance à assurer l’intégrité du monde musulman, comme le montrait notamment, selon lui, la conquête de l’Algérie par la France. Par sa théorie de l’im ma qorayshite, il en vint même à contester la légimité de la souveraineté du calife ottoman sur la communauté musulmane.San s 稜 se trouva ainsi en butte à l’hostilité de l’orthodoxie conservatrice, dont le chef de file était Mu ムammad ‘Alaysh, un des maîtres de l’université du Caire, et qui avait aussi des partisans à La Mecque et à Istanbul. On lui reprochait surtout de prôner l’ijtih d (recours à l’interprétation personnelle du Coran et de la Sunna). Déclaré exclu de l’Isl m en 1843 par une fatw (opinion juridique) de ‘Alaysh, as-San s 稜 quitta La Mecque l’année suivante pour regagner Barqa. De là il transféra à Jaghb b le centre de son ordre, lequel développa son prosélytisme parmi les populations d’Afrique centrale.La doctrine d’as-San s 稜, qui associe la démarche des mystiques (face="EU Dodot" レar 稜qat al-aq レ b) à celle des maîtres dans les sciences religieuses (face="EU Dodot" レar 稜qat al-‘olam ’), prône, en matière de droit, le retour aux sources premières de la Shar 稜‘a, le Coran et la Sunna, et le recours à l’ijtih d, mais principalement dans des domaines secondaires ayant trait à la prière. L’œuvre du fondateur de la San s 稜yya est essentiellement didactique, ordonnée à la formation des adeptes et à leur préparation à l’action militante.
Encyclopédie Universelle. 2012.